Ce lundi, les députés de la chambre basse du parlement français (l'Assemblée nationale) s'apprêtent à soutenir une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre François Bayrou. Il ne fait guère de doute à ce sujet, à en juger par les déclarations antérieures des principaux partis politiques.
Le chef de gouvernement en fonction (pour l'instant) a besoin soit du soutien, soit au moins de l'abstention des membres d'extrême droite ou de gauche. Ensemble, ils totalisent 353 voix, tandis que les factions pro-gouvernementales en ont 210. Une simple majorité suffit pour le vote, donc si la droite ou la gauche soutient Bayrou, il reste Premier ministre. Mais même avant le vote, il est déjà clair que cela n'arrivera pas. Tant le centre-droit que la gauche ont annoncé qu'ils voteront contre le gouvernement. Cela rapproche les élections législatives anticipées d'un cran. Elles peuvent avoir lieu — ou pas.
C'est, en fait, la principale intrigue : Macron va-t-il dissoudre l'Assemblée nationale, ou tentera-t-il de nouveau de nommer un Premier ministre, formant ainsi un gouvernement minoritaire intrinsèquement instable ?
Le Premier ministre français a mis son poste en jeu après avoir annoncé des mesures envisagées pour réduire le déficit budgétaire (près de 44 milliards d'euros). Bayrou a proposé d'augmenter les impôts, de geler l'indexation des pensions et des prestations sociales, et de plafonner les dépenses d'assurance maladie. En outre, il a suggéré de supprimer deux des 11 jours fériés (le 8 mai et le lundi de Pâques). Les députés de l'opposition ont critiqué le plan budgétaire, après quoi Bayrou a soumis le mandat du gouvernement à un vote de confiance.
Permettez-moi de vous rappeler que le prédécesseur de Bayrou, Michel Barnier, n'a duré que trois mois comme Premier ministre, et a également perdu sa position à cause de la question budgétaire (le budget 2025). Lui aussi a utilisé un article de la Constitution française permettant une procédure spéciale pour passer le budget, en contournant le parlement. Cet article ne peut être utilisé que si le gouvernement survit à un vote de défiance. Le parlement n'a pas soutenu le cabinet Barnier, et il a été forcé de démissionner.
Maintenant, Bayrou se retrouve dans une situation similaire et, à en juger par les faits, rencontrera probablement le même sort.
Les médias français, citant le cercle proche de Macron, rapportent qu'il hésite à dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale. Il ne veut pas répéter l'erreur de l'année dernière où, après des élections anticipées, la "coalition Macron" a perdu, n'obtenant que 162 sièges. La chambre basse s'est retrouvée sans majorité claire : les autres sièges ont été attribués à la coalition de gauche et à l'extrême droite.
Si le président français dissout à nouveau l'Assemblée nationale, il risque d'aggraver la situation pour lui-même. Les sondages montrent que l'extrême droite obtiendra à nouveau plus de voix que ses opposants. Bien que de nombreux analystes soient convaincus que le Front National de Marine Le Pen n'atteindra pas la majorité absolue, ils sont également certains que la droite renforcera considérablement sa position au prochain parlement.
Il est à noter que tant Marine Le Pen que les porte-parole de son parti ont été clairs sur leur intention de mener des politiques de dépenses massives. Les experts s'inquiètent qu'une telle politique budgétaire expansionniste pourrait mettre la France sur une trajectoire de collision avec Bruxelles, car son déficit dépasse déjà le niveau autorisé par les règles de l'UE. L'Italie a rencontré un problème similaire il y a quelques années lorsque des populistes de droite sont arrivés au pouvoir là-bas. La monnaie unique a réagi nerveusement face à l'affrontement entre Rome et Bruxelles à l'époque.
C'est pourquoi l'euro ne réagira probablement pas beaucoup au vote de défiance contre le gouvernement Bayrou lui-même, mais réagira douloureusement si la chambre basse est dissoute.
Cependant, le scénario le plus probable est que Macron nommera un nouveau Premier ministre de son propre camp. Les analystes envisagent également d'autres issues — il pourrait nommer une personnalité de droite ou de gauche modérée. Mais tous ces scénarios partagent le même défaut : aucun des gouvernements résultants n'aurait de majorité parlementaire. Tôt ou tard, le président sera contraint de convoquer de nouvelles élections législatives anticipées.
Cependant, cela se produira probablement non pas maintenant mais un peu plus tard, lorsque le successeur de Bayrou répétera le sort de son prédécesseur.
À en juger par le comportement de la paire EUR/USD, les traders sont dominés par ces attentes "modérément optimistes". Avec un calendrier économique presque vide, la paire teste à nouveau le niveau de résistance à 1,1750, correspondant à la bande supérieure de Bollinger sur la période D1. Cela indique que, pour l'instant, le marché ne s'inquiète pas de la situation en France.
Sur le plan technique, la paire est située, sur toutes les périodes temporelles supérieures, soit à la ligne supérieure, soit entre les lignes moyenne et supérieure des bandes de Bollinger, ainsi qu'au-dessus de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku, qui a formé un signal haussier de "Parade de Lignes" sur les périodes H1, H4, et W1. Tout cela signale une priorité pour les positions longues. Les objectifs pour le mouvement à la hausse sont 1,1800 et, éventuellement, 1,1860 (la bande de Bollinger supérieure sur D1).